Pacte de sang

Joey et Rusty sont les meilleurs amis du monde. Régulièrement, ils scellent leur amitié avec des « pactes de sang » où il s’entaillent légèrement le doigt. Ils accumulent les bêtises ensemble, jusqu’à la plus grosse, irréversible : voulant faire peur aux conducteurs de voitures, ils imitent un fantôme au bord d’une route la nuit et… tuent par accident la sœur de Joey. Terrifié par son père violent, Joey fait jurer le secret à Rusty. Mais cela détruit leur entente, les ronge de l’intérieur. Joey tente de se suicider, et Rusty brise l’omerta. Joey et sa mère quittent le père, partent. Plus tard, les deux garçons échangent des lettres, se réconcilient avec la vie.

Un beau roman sur l’amitié absolue, et les déchirements qu’elle peut imposer, comme celui de la trahison nécessaire. Le décor se plante pendant les deux premiers tiers du livre : une petite ville moyenne et tranquille, Rusty, le nouvel arrivant, adolescent moyen, et Joey, mal à l’aise dans une famille en crise. Le dernier entraîne le premier dans des jeux de plus en plus dangereux, et le drame se construit insensiblement. La mort de la sœur n’intervient quasiment qu’à la fin, et pourtant, l’événement tragique se pressentait de manière inéluctable. Wendelin Van Draanen possède un véritable art de porter le suspens à son apogée avec très peu d’actions. Pacte de sang est construit comme un thriller, dont le thème serait beaucoup plus profond. Il combine donc l’avantage d’une lecture haletante à celui d’une réflexion importante à l’âge de l’adolescence : la place de l’amitié.