Un dimanche de juillet, il fait chaud, la narratrice réside chez sa grand-mère, près de la mer. Elle souhaite aller à la plage. Sa grand-mère, elle, est moins pressée. Néanmoins, elle donne son accord « après la sieste ».

Le récit de Martina Aranda exploite ce temps un peu élastique vécu par les enfants et les adultes de façon différente. Deux objets distincts les occupent : les beignets, les meilleurs du monde, la pâte souple, l’odeur et les plantes, qui poussent ou non, que l’on espère voir fleurir comme la menthe et qui suivent elles aussi leur rythme.

Une tendre complicité entre la grand-mère et sa petite fille naît du traitement sensible des personnages : grand-mère toujours vêtue en vert, un tablier rayé, ses fauteuils qui signalent son âge sans insister, ses attitudes de femme attentive et attentionnée, les beignets, les plantes, l’écoute; et sa petite fille astucieuse qui perçoit toutes ces choses et agit pour obtenir ce qui est bon pour elle, les savoureuses pâtisseries, et dépasser par subterfuge ce qui pose problème, la menthe qui ne fleurit pas.

Cet ouvrage respire la paix : les couleurs contrastées, par taches dans la page blanche, le rythme du récit, la maison, la plage, les fauteuils, le linge au vent, et puis l’alternance entre les délices du beignet, de la glace, et le désespoir des plantes misérables en pot...

Tout en sous-entendus, cet album touche par sa discrétion malicieuse et invite le lecteur attentif à lire entre les lignes.

Danielle Bertrand

Présentation par l'éditeur

C'est un dimanche de juillet. Le bus s'arrête juste devant la maison de ma grand-mère, aux murs en chaux blanche et aux volets en bois. Ma grand-mère prépare les meilleurs beignets du monde. Mais avec les plantes, elle ne s'en sort pas. La menthe ne fleurit toujours pas. Alors, je suis passée à la jardinerie. Pendant qu'elle fait la sieste, je repique des petits plants à la main.