Petite Femme

Petite Femme, l’héroïne de cet album de Sophie Caironi, est un personnage énigmatique, élégante forme bleu-vert, en quête de son rêve. On ne sait rien d’elle, elle plane, se déplace, souple, fantomatique. Le lecteur découvre le chemin par son regard. Elle nous entraîne dans la montagne, elle aussi bien mystérieuse, tout en volcans isolés comme des îles. A l’image de la rêveuse, l’atmosphère est douce, vaporeuse. D’ailleurs, le vent se lève et cerne Petite Femme de mains, légères comme des plumes. Il la transporte jusqu’au bois, forêt enchantée où elle se perd, se promène, en harmonie, presque en symbiose tant les couleurs, les formes s’accordent avec elle. Forêt exotique, initiatique pour puiser une force qu’elle n’a pas et à qui le chemin serpentin conseille « N’attends pas, saute, tu verras ! »

Après la montagne, les airs, le bois, la voici dans la mer avec une symétrie frappante entre planer et nager; les couleurs se répondent, les formes végétales, marines, se ressemblent et lorsque surgit le rêve de Petite Femme, on est tout étonné de la forme qu’il prend.

Un album tout en nuances, comme un parcours pour se trouver. Une ambiance poétique où se confondent les différents règnes dans une rêverie énigmatique qu’il appartiendra à chacun de construire.