Petite panthère

Petite panthère apprend à connaître le monde autour d’elle en exerçant ses sens, tous ses sens – le toucher, l’odorat, le goût, la vision – grâce à une présence infaillible et bienveillante auprès d’elle. Par la lenteur de l’approche, son déroulement très progressif au fil des pages, le petit enfant est invité à suivre tranquillement, paisiblement, les étapes de cette découverte. Il peut aussi se sentir encouragé à l’imiter, à imaginer lui aussi les indices de sa propre devinette.

Mais qui est-ce donc, celle que décrit Petite panthère, douce, qui sent bon, grande, noire et silencieuse ? Sur la page de gauche, le fond noir est moucheté de paillettes blanches ; il évoque une fourrure étoilée de reflets, sur laquelle se détache la phrase-indice de l’énigme. À droite, la réponse à chaque devinette est masquée sous un volet qui représente un élément naturel de l’environnement, feuillage, fleur, cascade… Le papier est un peu fin pour de petites mains, mais le lecteur pénètre ainsi dans la jungle avec Petite panthère, celle de Mowgli et de Bagheera : un univers obscurci par les hautes cimes des arbres, où l’œil doit s’adapter au filtre vert du foisonnement végétal et de ses ombres. Le son aussi peut être assourdi, ou au contraire éclatant comme la chute d’une cascade. La progression y est précautionneuse, attentive. Grâce à un dessin naturaliste, Chiara Raineri invite les jeunes lecteurs à cette exploration minutieuse et les guide, de détail en détail, afin de recomposer l’ensemble de l’ultime double-page. Celle que Petite panthère reconnaît du plus profond de son cœur règne sur cet univers, et brille comme une corolle de fleur dans un rayon de soleil.

Une très belle version de l’amour inconditionnel d’un petit être pour sa maman.