Rêver d’un labrador ou d’un setter irlandais et se retrouver maître d’un bichon maltais, de surcroît prénommée Pétula, telle est la calamité qui attend au retour de sa nouvelle école, Harry, le héros. Jeune Anglais de 7-8 ans, il se sent mal, petit nouveau à l’école, déstabilisé par son déménagement, en tête-à-tête avec sa mère, séparée de son père, absent, Harry rêve d’un grand et gros chien pour impressionner, par procuration, le monde alentour qui l’écrase. C’est pourquoi « le plus riquiqui, le plus ridicule chien que Harry ait jamais vu, à peu près la même taille que son vieux nounours » ne fait pas son affaire. Pourtant « d’un blanc immaculé, avec des oreilles tombantes, des yeux, une gueule et un nez minuscule, noirs comme des morceaux de charbon dans le visage d’un bonhomme de neige », Pétula va tout faire pour trouver sa place. L’auteure fait alterner les longs discours intérieurs du garçonnet et la petite voix de Pétula. Fine mouche, elle sait qu’elle est en compétition avec un grand chien imaginaire et qu’elle a à faire des efforts pour se faire aimer. Petit à petit, le monde s’organise autour du trio formé par la mère, Pétula et Harry, à la maison, à la ville, à l’école. « Petite créature sympathique avec beaucoup de personnalité », objet transitionnel parfait, Pétula donne à Harry ainsi qu’à sa Maman, des leçons de savoir-vivre. Roman de crise, bien construit, attendrissant comme Pétula, un récit en demi-teinte pour aider à vivre en famille, donner à réfléchir et à espérer.

Danielle Bertrand