Pieter et le Lokken

Dans l’atmosphère de Bruegel, pays de neige et campagne flamande de la fin du Moyen-Age, vit Pieter, un garçonnet déluré et curieux. Le commerce fait vivre sa mère Aniek, en proie aux clients bougons et pingres et son père Olaf, colosse mal dégrossi, bûcheron, chasse les Lokkens, êtres maléfiques. Un peu trop grand pour suivre la vie de sa mère, Pieter voudrait bien participer à la chasse aux Lokkens comme un grand. Cela lui est strictement interdit. Bonne raison pour passer outre.

Entre récit de rêve et conte de transgression, nous suivons le petit Pieter dans la forêt où il va rencontrer de méchants garnements et un adorable petit Lokken. Que faire ? Olivier Ka nous entraîne dans des conflits avec les premiers et dans l’adoption du second, et Olivier Supiot fait vivre avec plaisir cette petite société restreinte. Les trognes des uns et des autres, la chaude atmosphère rousse et blanche ont beaucoup de vitalité. On ne croit pas vraiment à cette histoire un peu alambiquée mais la mise en images, belles vignettes aux points de vue variés, personnages aux expressions nettes, bulles bien lisibles, inscrivent nettement, dans l’album, le projet d’amener les enfants vers les codes de la bande dessinée.