Poussière d'étoile

Une petite sœur peine à trouver sa place au sein de sa famille car elle se compare sans cesse à son aînée, à qui tout semble réussir… au point que la famille surnomme celle-ci leur « bonne étoile ». 

Un soir, le grand-père découvre sa petite-fille contemplant le ciel étoilé. Elle partage son vœu de briller un jour à son tour. En guise de réconfort, le grand-père décrit la naissance de notre planète ainsi que notre lien avec les astres, source de la vie : 

« Dans chaque chose, chaque personne, se cache de la poussière d’étoile, a ajouté Papi. C’est pourquoi même le caillou le plus insignifiant brille après la pluie. » 

Ces mots parviendront à redonner confiance à la petite fille, qui comprend que chacun brille à sa manière. A elle de trouver désormais la sienne. La fin nous montrera l’héroïne adulte, devenue astronaute : clin d’œil à cet échange avec son grand-père, grâce auquel elle a appris à croire en elle-même. 

Voilà une histoire sans prétention, au message bienveillant de confiance en soi, qui peut paraître un brin simpliste. Toutefois, lorsqu’on prend la peine de s’y attarder plus longuement, on remarque qu’elle a le mérite de montrer d’une part une parentalité imparfaite (et donc réaliste) à travers le portait de parents pris dans la fierté des accomplissements de leur aînée. D’autre part, l’album aborde la souffrance que cet aveuglement fait naître chez leur fille cadette. Sans jugement ni drame, la situation est décrite avec une certaine distance bienveillante, mise en lumière par des illustrations aux tons doux et chaleureux. 

De plus, Poussière d’étoile présente l’importance d’une présence ouverte et rassurante dans la vie d’un enfant en temps de doute. Le choix de l’auteure s’est porté sur le grand-père, mais la rencontre avec un enseignant ou une voisine peut également être déterminante, semant des graines bienveillantes, source de résilience. Malgré l’appréciation du message, la lecture a malheureusement été quelque peu teintée par un léger agacement envers la naïveté un peu « hollywoodienne » qui s’en dégage. L'irritation mérite toutefois d'être dépassée pour se laisser prendre par la douceur de l'album.