Quartier lointain, tome 1

On doit à ce dessinateur japonais d’excellentes histoires que Casterman a déjà publiées : Le Journal de mon père ou L’Homme qui marche.

On le retrouve donc avec plaisir dans un nouveau récit qui traite de l’enfance et dont le point de départ est insolite.
Un homme d’affaires d’une quarantaine d’années fait un détour par sa ville natale pour se recueillir sur la tombe de sa mère. Il veut faire une pause. Son désir est exaucé car il s’endort devant la tombe et se réveille dans la peau de l’enfant qu’il était à onze ans. Il rentre chez lui, retrouve donc son quartier d’enfance, ses parents et sa sœur puis retourne à l’école. Mais il ne perd jamais non plus de vue l’idée qu’il est un adulte. Ceci lui permet de prendre du recul dans les situations parfois embarrassantes que le décalage provoque. D’ailleurs son entourage le trouve différent, plus mûr, plus travailleur, plus patient … Taniguchi part d’une idée simple et d’un désir que beaucoup d’entre nous peuvent éprouver : retrouver son enfance et pouvoir changer le cours de la vie. Il traite son sujet en mêlant réalisme et fantastique, sur un ton intimiste, en prenant son temps pour raconter et évoquer. Le rythme du récit, contrairement à celui des mangas classiques, va doucement, tendrement, installant chez le lecteur des sentiments mêlés : rêverie, nostalgie et tendresse pour les personnages. Un travail magnifique d’une grande sensibilité.