Réseau(x) (T. 2)

César Diaz, recherché en tant que Nada#1, criminel de la Toile, se rend aux autorités. Pour le faire parler, un juge décide de passer outre la police (campée sur ses positions pas très claires), et invite Alice Kowacks, ex-commissaire éprise de vérité, à s'entretenir avec Diaz. Parallèlement, Teodor Diaz, petit frère de César intronisé Nada#2, tente de contenir la Black Clowns Army de Nada#1, des amateurs d'actions de rue musclées, et accessoirement de trouver sa place d'adolescent amoureux de la fragile Sixtine.
Rajoutons à cette équation déjà complexe des manifestations étudiantes étouffées dans l'œuf, et le paysage numérique du roman se fait politique jusqu'au bout de la page. Vincent Villeminot maîtrise à la perfection les tenants et les aboutissants de son (ses) intrigue(s), faisant tourbillonner son lecteur de fausse piste en disparition inquiétante. Alors que le premier tome « s'amusait » essentiellement, cette suite nous plonge dans les méandres de jeux de pouvoir dépassant complètement le commun des mortels, et, peut-être, Nada#1 lui-même.
La construction est similaire, avec un découpage à la minute près, et des sauts brusques d'un personnage à l'autre. Une forte tension en découle, avivée par la violence (il y a des morts, beaucoup) et la noirceur des psychologies. La fin provisoire, qui voit certains héros passer radicalement d'un camp à l'autre, bouleverse évidemment les attentes, et plus profondément, interroge sur les notions de bien et de mal. Il est en effet quasi-impossible de démêler qui sont les gentils des méchants entre les policiers et les admirateurs de Nada... et surtout, chacun des personnages porte sa part d'ombre autant que de pureté.
Décidément inspiré, l'auteur propose également une aventure de Nada#1, Black Urubu, à lire sur le site des romans Nathan. L'univers des Nada se glisse partout, brillamment mis en scène et tortueux : à lire le cœur bien accroché et l'esprit vif, dès 15 ans.

Le site des romans Nathan : www.lireenlive.fr