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Date de publication
Age-cible

Réseau(x) (T.1)

Sélection des rédacteurs
Roman
à partir de 14 ans
: 9782092542415
16.50
euros

L'avis de Ricochet

Sur le réseau social DKB, DreamKatcherBook, on ne parle que de Cèsar Diaz, alias Nada#1, vingt ans et millionnaire d'Internet. Il a inventé les PIFR, Play It For Real, événements sauvages qui donnent corps, dans différentes villes du monde, à des épisodes connus de jeux vidéos. Cèsar nargue la police, faisant passer ses ordres à son équipe et ses fans par le biais de la partie nocturne de DKB, soit MDP, MyDarkPlaces, un lieu où l'on raconte ses rêves et ses cauchemars sous forme de textes, de vidéos... Nous suivons tout un ensemble de personnages liés au DKB, au départ pour des raisons différentes. Parmi eux la jeune Sixtine, victime d'onirisme prémonitoire, Maud, active participante à des grèves étudiantes, la commissaire Alice Kowacks de la brigade numérique chargée de surveiller le PIFR, et bien sûr Nada#1 lui-même en sa folie grandissante...

Réseau(x) présente DKB comme le successeur de Facebook, parle de jeux vidéos déjà existants, et n'anticipe son action que dans quelques années par rapport à nous. Et la façon terrifiante de naturel dont le lecteur s'approprie le DKB et ses subtilités le rend tout à fait envisageable. Complètement ancré dans notre monde actuel, le roman impressionne donc par sa capacité à capter un air du temps, et, peut-être, à imaginer notre proche avenir.

Les réseaux sont devenus les lieux de cybercriminalité par excellence, piégeant tous les adolescents du monde et laissant loin derrière eux des policiers encore préoccupés par les frontières nationales, des responsables politiques qui piétinent. Cependant, d'aucuns trouvent d'abord un intérêt réel au DKB : Sixtine (SixieDREAMY) y exorcise ses démons nocturnes, Cèsar Diaz n'est au départ qu'un leader génial qui veut rassembler la jeunesse dans le jeu. Las, la nature humaine étant ce qu'elle est, Sixtine sera victime de vidéos où on filme la mort en direct tandis que Cèsar ne contrôlera plus sa sensation de pouvoir : l'auteur offre une vision résolument noire du brouillage entre écrans et réalité.

On ne peut commenter qu'une infime partie de ce roman très dense, sachant brosser les problématiques de notre monde hyper-connecté avec aisance et crudité. L'ambiance désespérante touche même le vieux sage sans ordinateur ni portable, le commissaire Fanelli, atteint d'une maladie incurable...

Découpé chronologiquement en parties, en nuits (MDP), puis en heures puisqu'Internet permet de tout tracer, le récit touffu saute d'un groupe de personnages à l'autre, les faisant se rejoindre dans l'action pour mieux les séparer, abattre leurs illusions et les rejeter dans l'arène du monde réel. Les cent dernières pages ne sont que revirements, fausses pistes et distorsions qui mettent à mal ce que l'on lit et que l'on pense comprendre. Un roman puissamment maîtrisé dont la haute potentialité fascine autant qu'elle effraye.

Présentation par l'éditeur


Sur les réseaux tout le monde pense connaître tout le monde. Tout le monde aime, surveille, espionne tout le monde. Mais désormais, une guerre est déclenchée, sur le web et dans le monde réel. Et Sixie, 15 ans, est l'enjeu, le butin, le gibier de tous les combattants...

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