Tatie pourrie

Stella Saxby est l’héritière unique de la propriété de Saxby Hall, mais la petite fille ne se préoccupe pas de ces choses-là, vivant heureuse auprès de ses parents. Pourtant, elle se réveille un matin emmaillotée dans des bandages, et apprend de son affreuse tante Alberta : 1, qu’elle est devenue orpheline depuis quelques mois qu’elle aurait passés dans le coma et 2, qu’elle aurait eu tous les os brisés dans l’accident de voiture mortel de ses parents, mais qu’elle serait aujourd’hui une miraculée.

La prudente Stella soupçonne l’embrouille, et se dégage vite de son habillage de momie (elle n’a aucun os brisé). Elle décide de mettre très vite en sécurité l’acte de propriété de Saxby Hall qu’elle sait que sa tante convoite. Mais cette dernière, épaulée par son grand hibou des montagnes de Bavière (1 m 20, 45 kilogrammes) prénommé Wagner, a plus d’une astuce en réserve. Stella rencontre alors un allié en la personne de Charbon, petit ramoneur… et fantôme. A eux deux et avec beaucoup de chance, ils parviendront à mettre hors d’état de nuire la tante Alberta.

Ah, les illustrations vivantes et griffonnées de Tony Ross ! Ah, la langue simple et naturelle, qui sait prendre le temps d’amuser les enfants (voir les listes par exemple), de David Walliams ! En quelques livres, le duo a su rendre fous de rire nos petits cœurs. Le roman historique n’avait jamais été abordé, c’est désormais chose faite avec cette histoire qui se déroule dans les années 1930. Le malheureux et plus petit gagne contre le plus fort et violent, l’adjuvant du méchant se retourne contre lui (on se doutait bien que Wagner n’était pas foncièrement mauvais), un secret de famille est dénoué au passage, et finalement toute une troupe d’enfants va profiter des événements : oui, le lecteur adulte voit les choses venir de loin, et pourtant elles sont tellement bien amenées, mises en scène que même pour le sceptique, le plaisir est au rendez-vous. Un gros roman illustré plein de bonne humeur à ne pas manquer.