Tchou Tchouuuu

Trois couleurs : le papier découpé jaune des wagons d’un train vieillot, les traces noires de la fumée de la locomotive, à gros traits de crayon, et le blanc immense des pages cartonnées. A l’aide de ces trois éléments, Guillaume Bracquemond, installe une petite comédie intrigante.
Le petit train se met en route. Sur son chemin, il rencontre un bonhomme de neige, noir, de fumée sans doute. Puis, il rencontre un gros trou, noir, mais, spontanément, s’invente un pont ! Enfin, un monstre, noir toujours, barre la route, immédiatement encagé.
La nervosité du trait et des situations suggère une liberté de jeu d’enfant. On entend d’ailleurs la parole du « joueur », commenter l’action et créer l’événement… L’histoire pourrait durer longtemps, jusqu’à ce qu’une autre voix s’interpose : « Juliette ! » La chute est adorable et amène à reconsidérer l’ensemble.

Comme dans tous les bons albums, on est séduit par la simplicité des moyens et la force des effets : c’est drôle, tendre et très à l’écoute des jeux d’enfants. Une belle réussite.