Thirrin princesse des glaces

Thirrin Laffranchi Brasdefer Bouclier-du-Tilleul, véritable garçon manqué de 13 ans, est destinée à remplacer son père Carmin sur le trône de Haute-Froidurie. Elle a heureusement toutes les qualités d’un chef d’Etat, car l’Empire de Polypont menace le royaume et son père est bientôt tué au champ de bataille. Thirrin cherche d’abord des alliés, qu’elle trouve en la personne de ses voisins et anciens ennemis les loups-garous, les vampires et les léopards des neiges. Elle s’entoure de conseillers, dont le jeune Oskan, fils de sorcière. Le combat peut commencer, et Thirrin réalise l’impossible : battre les immenses armées de Polypont, commandées par le bien nommé général Scipio Bellorum.

Un premier roman jeunesse fantastique de plus de 500 pages : il en fleurit beaucoup ces temps-ci... Et pourtant, Thirrin n’a rien à voir un énième Eragon. L’auteur a réalisé un vrai travail d’écriture sur un récit simple et maîtrisé de bout en bout. L’univers géographique et les peuples inventés sont facilement identifiables afin de laisser la place à la psychologie de personnages attachants (Scipio Bellorum, petit César hitlérien, est assez intéressant…). Le rythme est haletant mais n’abuse pas de rebondissements à la chaîne, chaque événement est détaillé par un narrateur omniscient de façon tellement précise qu’on finit par y croire vraiment (l’organisation des batailles est par exemple très réfléchie). Ces aventures guerrières laissent encore la place à la poésie avec les belles descriptions des paysages enneigés, et à l’humour à travers le caractère bien trempé de la famille Bouclier-du-Tilleul. L’écriture de qualité, le vocabulaire riche sont servis par une excellente traduction (Philippe Morgaut, également traducteur des Chroniques de Narnia). Si le thème n’est pas nouveau, Stuart Hill, ex-enseignant, ex-archéologue et aujourd’hui libraire, fait preuve d’une forte originalité et de talent littéraire dans le petit monde de la fantasy jeunesse. De quoi se rafraîchir pendant les vacances !