Tornade

Dans le Midwest, le temps est capricieux. Jersey, habituée aux simulations depuis l'enfance, le sait et n'y pense plus. Jusqu'au jour où une tornade arrive et balaye tout sur son passage : la maison, mais aussi sa mère et sa demi-sœur la petite Marine, mortes sur le coup. Son beau-père, incapable de prendre en charge Jersey, la confie d'abord à son père qu'elle n'a jamais vu, alcoolique qui a fait sa vie n'importe comment. Jersey, désespérée, fugue et se retrouve alors chez les parents de sa mère. Alors que cette dernière avait coupé les ponts, Jersey découvre deux vieilles personnes aimantes. Au-delà de sa mère et de ses secrets, au-delà de son deuil difficile, la jeune fille va continuer sa vie.

La catastrophe naturelle, pertinente par son caractère brutal qui bouleverse, n'est cependant qu'un prétexte à l'exploration des origines familiales compliquées de Jersey. Après quelques considérations réalistes – où dormir et se nourrir, les cadavres, les blessures -, l'héroïne est vite placée en situation de se reconstruire. Elle le fait sur un fond hostile : découverte d'une famille paternelle décevante (les liens les plus importants ne sont pas ceux du sang, mais ceux du cœur, disait sa mère), renaissance lente grâce au côté maternel dont elle se méfiait pourtant. Le deuil se fait au fur et à mesure que Jersey lève le voile sur ce que sa mère adorée et idéalisée lui avait caché, et qu'elle lui pardonne. Avec une intrigue tout en nuances et l'utilisation d'un « je » non pas introspectif, mais blessé, Jennifer Brown réussit un beau roman là où les écueils étaient pourtant nombreux.