Un éléphant légèrement encombrant !

Quand Sam ouvre la porte de sa maison, il s'attend à voir sa maman, un vendeur, un ami, le facteur mais certainement pas un énorme éléphant bleu qui le salue d'un tonitruant « salut Sam ».
Il entre sans autre, détruisant tout sur son passage, se plaint de son voyage et s'installe dans le salon. Sam se souvient vaguement qu'il avait signé une feuille au zoo pour adopter un éléphant mais il n'avait certainement pas envisagé que ce dernier viendrait vraiment chez lui. Mais voilà, Le pachyderme est bien là, il demande à manger, beaucoup, il regarde une émission idiote à la télévision, il casse le vélo de Sam en essayant de s'asseoir dessus, s'installe dans le lit de Sam pour dormir. Le pauvre enfant est dépité. La sonnette retentit une nouvelle fois, ce n'est toujours pas sa maman qui rentre des courses, c'est tout un troupeau d'éléphants !
Sam recherche le formulaire « adopte un éléphant » et il remarque enfin ce qui était écrit en petits caractères tout en bas de la feuille : « En signant ce formulaire, je consens à ce que ledit éléphant s'installe chez moi et invite tous ses amis éléphants ».
Peut-être aurait-il dû les lire, c'est trop bête !

Tony Ross prend un malin plaisir à dessiner cet énorme éléphant bleu avec de toutes petites pantoufles -certainement empruntées au père de Sam- enfilées au bout de ses pattes. Et le tout petit Sam, défait mais qui obéit quand même à tous les ordres du pachyderme.
La mauvaise foi de l'éléphant est aussi grande que son appétit et que sa capacité à tout casser. Même ses paroles sont énormes écrites dans une police gigantesque alors que Sam, lui, n'a droit qu'à de tout petits caractères pour s'exprimer. Le lecteur, bien qu'imaginant sans peine le désarroi de Sam et même compatissant à certains moments, ne peut que rire de tous les dégâts qu'inflige l'éléphant à la maison de Sam. Une joyeuse bouffonnerie avec une morale qui peut être utile à tous : il faut toujours tout lire avant de signer n'importe quoi !