Un monde sans rêve

Dans un futur proche, la population boit du map (Médicament de l’Amélioration de la Personnalité) et du narc contre les angoisses. Les exclus ont refusé cet abrutissement et vivent dans des souterrains. Ils sont décimés par une épidémie de peste, et leur chef, le Poète, estime l’heure venue de se faire entendre. Quatre adolescents, Cassandra, Livia, Marcus et Tavius, sont chargés d’infiltrer la Tour Centrale.
Un Monde sans rêves est un roman d’anticipation dans la grande tradition du genre. Il dénonce les abus de pouvoir d’un gouvernement anonyme, caché derrière une technologie de pointe et une armée disciplinée, les Pols. La population droguée à grande échelle ne ressent plus rien. Les inévitables rebelles survivent difficilement, tout en ne renonçant pas au combat. Les quelques innovations futuristes sont assez attendues : tapis roulants, écrans géants... La touche originale de Nicola Morgan consiste en une introduction dans l’intrigue-même de classiques de la littérature, communs pour nous mais réprouvés par cette société de l’avenir. 1984 est au cœur du système, et aussi Alice au pays des merveilles, Mme Bovary, Moby Dick, des contes de notre enfance. Consciemment ou non, le Poète reprend le célèbre discours de Martin Luther King : « J’ai fait un rêve… ». Les personnages sont des adolescents attachants, l’identification est aisée par le biais de leurs humeurs, leurs défauts et leurs amours. Deux fins secouent le lecteur : une première émouvante, une autre diabolique qui fera travailler votre mémoire de lecture…