Deux îles côte à côte, leurs silhouettes générales se ressemblent mais l’une est surchargée de gratte-ciel, l’autre est fleurie, pleine d’arbres. D’un côté les nombreux habitants craignent la pluie, le froid. Il faut dire qu’il pleut vraiment beaucoup sur cette île-là. Les habitants vivent donc derrière leurs carreaux et ne sortent jamais sans un parapluie. Dans l’autre île, vit, apparemment seul, un chat fantasque, on ne voit personne d’autre. Ce chat traverse un jour la mer qui sépare les îles et il sème une jolie pagaille. Il marche dans les flaques d’eau, ignore les parapluies et mange le poisson avec les pattes.

L’illustration rend bien compte de la réprobation engendrée par de tels comportements. Les chats de la ville, tous plus stylés les uns que les autres regardent avec mépris, ahurissement, incrédulité les attitudes du « sauvageon » comme disent les honnêtes gens que l’on entend au discours indirect. Lorsque la catastrophe, l’inondation, survient, c’est, bien évidemment, ce chat hors norme qui remplira la fonction de sauveteur / sauveur.

La morale est un peu simpliste pour un sujet grave. Répondre à l’accueil des étrangers, des autres, ceux qui ne pensent pas comme la majorité, il ne suffit pas d’une entraide ponctuelle et temporaire pour déclencher la solidarité. Néanmoins, l’illustration remplit parfaitement sa fonction. Elle complète, et amuse le lecteur pour une fable qu’on aimerait véridique.

Danielle Bertrand

Présentation par l'éditeur

Deux îles bien différentes juste séparées par un bras de mer. Sur la première, il pleut tous les jours. Sur la deuxième, jamais.
Un matin, les distingués chats de l’île pluvieuse, voient arriver à la nage un habitant de l'île ensoleillé. Ce nouvel arrivant n'est vraiment pas comme eux : il saute dans les flaques et danse en riant sous la pluie. N'arrivant pas à lui apprendre les bonnes manières, les chats au parapluie le chassent.
Mais il pleut, beaucoup et l'eau monte, beaucoup, ...