Une pluie d'amour

En forme de poème comme une longue injonction, Une pluie d’amour s’adresse au jeune lecteur : « tu peux manquer de… pain, de courage, de chocolat… » Les manques énoncés jouent sur l’énumération comique puisque sont associés des biens matériels un peu superflus (le chocolat, les biscuits, la confiture), et des biens fondamentaux (le pain, le lait). L’auteure joue aussi sur des détails triviaux pour amuser les enfants : le manque de caleçons ou de couches juxtaposé avec des qualités personnelles (le courage, la patience). Néanmoins, d’autres manques minorés comme le manque d’argent sont ravalés au rang de futilités et interrogent : dans ce bric-à-brac, la pauvreté peut-elle être au niveau du manque de chocolat ?

Le texte est construit sur deux strophes énumératives, conclues par un refrain, une certitude affirmée, revendiquée : « Mais jamais, je dis bien jamais, tu ne pourras manquer d’amour ». Une troisième strophe définit l’amour avec une même forme répétitive qui martèle un message positif. Son objectif est la persuasion dès le plus jeune âge d’une capacité offerte à tous à hauteur de ce que l’on donne : « chaque fois que tu en donneras, tu en recevras plus encore ».

L’illustration est dans le même registre : des enfants mignons, accompagnés d’animaux dans des tonalités bleues, roses, sautent dans les flaques d’eau et se jouent de la pluie.

Un album représentatif d’une certaine conception de la littérature jeunesse qui véhicule un message moral fort.