Vivant

Près de Marseille, un groupe de sept amis se rassemble le temps d'une semaine de révisions. Ils ont prévu d'alterner travail intellectuel et séances sportives – certains sont des champions. Invité par un des jeunes gens, un nouveau venu doit trouver sa place. Elias s'adapte aisément à son environnement. Mais Mattéo, leader du groupe, remarque vite l'attirance de sa copine Salomé pour lui et le prend en grippe… jusqu'à l'affrontement final.

Cette animosité galopante prendra la forme d'un duel au soleil, une course-poursuite presque mortelle qui inquiétera le reste du groupe au point de faire appel aux forces de l'ordre. L'écriture du roman est sèche, les courts chapitres alternent les points de vue de tous les protagonistes et déconstruisent également la temporalité. Peu à peu, le lecteur recompose l'issue fatale à la façon d'un kaléidoscope.

Avec le parrainage de la Cimade, l'intrigue veut reposer sur la thématique de l'étranger rejeté. Certes, Mattéo vient d'une famille raciste et Elias est présenté comme surgi de nulle part. Mais ces quelques allusions parviennent difficilement à ancrer le propos, que j'ai autant ressenti comme une intense rivalité amoureuse adolescente. Cela n'enlève rien au talent de l'auteur à proposer une vision âpre de la jeunesse, bien loin de l'insouciance et de la légèreté qu'on lui prête. Un livre étonnant qui fait réfléchir.