Voyages

Avec sa chemise à fleurs, son long corps, son petit chapeau, sa petite valise et son gros appareil photo sur le ventre, le héros de cette histoire a tout du touriste parfait, proche cousin de Monsieur Hulot, le naïf de Jacques Tati.

Et c’est effectivement le portrait qu’en trace Barroux de sa pointe acérée. Nous le voyons d’abord préparer sa valise avec lunettes de soleil, serviettes et chaussures dans un grand désordre. Cela l’oblige à s’asseoir sur la valise pour la boucler. Puis il hèle un taxi, arrive à l’aéroport, regarde le monde du haut de la passerelle et c’est alors l’aventure.

Bateau, train au-dessus d’un précipice, bus bondé des pays éloignés ou scooter, aucun moyen de transport ne lui est étranger. En Afrique, ou en Asie, sur la neige ou dans le désert, aucune condition climatique ne lui est inconnue. La forme en accordéon se prête particulièrement bien à cette succession de tableaux qui accompagnent les pérégrinations du « héros » introduisant une continuité dans les déambulations du personnage qui semble bien solitaire.

Ce petit homme très ordinaire a une âme d’explorateur. Ballon, scaphandre lunaire, sous-marin le conduisent sur la lune, sous l’eau, dans la jungle et lorsqu’il utilise son vélo en roue libre, et regarde sa ville de haut, on hésite à son égard entre émotion et amusement. Qu’a-t-il vu ? Un africain folklorisé et un cornac. Pour quelle connaissance nouvelle ? Entre critique d’une vision accumulative du voyage et émotion réelle, qui est-il ce petit homme ? La parole au lecteur…