Zappe tes parents

Danny se sent handicapé par ses parents : père ex-rock star tombé dans la déprime alcoolisée, mère partie habiter en face, frère et sœur peu présents. Alors, quand l’agence ZTP (Zappe Tes Parents) lui propose d’en changer, il n’hésite pas une seconde ! Ce qu’il ne sait pas encore, c’est qu’il est filmé jour et nuit pour les besoins d’une émission de télé-réalité… Après un essai avec un couple rangé et propret, Danny comprend la manipulation, mais continue à jouer le jeu dans une riche famille dont le père est producteur. Ce faisant, il parvient à faire revenir son vrai père sur la scène, et à re-dynamiser sa famille d’origine.

Le scénario de Zappe tes parents est très proche de celui de Garçon ou fille (Gallimard, 2005) : un héros confronté à un changement radical (de sexe, de famille) expérimente des situations cocasses, avant de se réconcilier avec ses origines dans un concert de rock final. Le mode narratif est le même : alternance du personnage narrateur de paragraphe en paragraphe, les multiples points de vue assurant la dynamique – certaine - de l’ensemble. Mais ce qui fonctionnait en étant cantonné à la blague potache comme dans l’ouvrage précédent est ici plus improbable. Toute l’intrigue se bâtit sur la honte que Danny semble avoir de ses parents, et c’est un peu dérangeant. La critique implicite de la télévision voyeuriste se perd, en l’absence d’une réelle confrontation avec le responsable de l’émission. La fin cafouille, précipitée et pas très claire à force de trop d’effet d’annonce. Cependant, l’idée provocatrice et le ton très vivant assurent la lecture intégrale sans déplaisir.