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Date de publication
Age-cible

Zarbi

Sélection des rédacteurs
Roman
à partir de 12 ans
: 9782841569526
8.50
euros

L'avis de Ricochet

Dina se souvient du bon vieux temps, celui des câlins et du pain perdu. Désormais, sa mère pleure chaque jour devant les plants de tomates, son père a un tête de vieux, et son frère Landry, affublé d’une crête noire gélifiée, crie sa haine du monde. A chaque faux-pas du jeune rebelle, c’est la guerre a la maison. Les heures de colle, les convocations chez le proviseur, les cris, les larmes s’accumulent. Dina rêve de changer de famille, de parents qui s’occuperaient d’elle… Un jour, elle rentre du collège et trouve toute la famille à la maison, son frère se repose dans sa chambre. Il a les bras couverts de griffures. « Il est tombé », expliquent les parents. Mais Dina refuse qu’on la prenne une fois de plus pour une débile, et cherche à comprendre.

Ce roman aborde le sujet balisé de la crise d’adolescence, mais cette fois à travers les yeux et le ressenti de la petite sœur du « jeune ». Du haut de ses 11 ans, Dina observe et subit cette nouvelle configuration familiale avec beaucoup de bon sens « Je connais tout ça par cœur vu que c’est la même pièce de théâtre qui se joue à peu près tous les jours, qu’elle est nulle et que j’en suis la seule spectatrice » (p. 24).
Les personnages sont justes par leurs faiblesses : les larmes de la mère dans le potager, le père qui se défoule au foot, et même Landry qui n’arrive pas à se contrôler « Mon frère dégouline par terre et pleure comme si c’était la fin du monde. » (p.54) Chacun se débat dans un situation familiale aussi banale que tragique.
Ce roman évoque des aspects de l’adolescence peu traités dans d’autres romans sur le même sujet. Landry écoute chaque soir la libre-antenne de la radio, et Dina n’en perd pas une miette à travers le mur : « Des jeunes téléphonent pour parler de trucs graves comme par exemple avoir une mère alcoolique (…) ou de trucs complètement nuls comme ce soir, ce crétin que sa copine a quitté (…).Je ne comprend pas toujours, mais parfois je suis écroulée et j’étouffe mon rire dans l’oreiller pour ne pas que Landry m’entende. »
La scarification, pratique très courante à l’adolescence, est vécue par les parents comme une tentative de suicide. Dina tente de comprendre en recherchant des informations sur internet. Là encore, elle incarne le bon sens autant que l’incompréhension : « Je surfe des blogs d’ados aux blogs de voyageurs et d’ethnologues. (…) Un truc est super grave ici, et à l’autre bout du monde il est normal. » (p. 101)
L’humour et le recul qu’apportent le discours de Dina permettent au lecteur adolescent d’envisager la situation à travers un autre point de vue.
Enfin, je ne vous raconte pas la chute, très drôle et bien vue, et vous laisse la savourer !

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