Papa poule

« Paulette veut pondre son œuf ». Pour cela, elle a besoin de calme. Impossible dans le poulailler où les poules caquètent. Près de la mare ? Les grenouilles coassent. Trop bruyant encore. Paulette poursuit sa quête. Au creux d’une grotte, dans une caverne ? Le calme y est acquis mais la grotte est habitée par un ours qui n’a pas envie d’être dérangé. A son tour de vouloir la paix. Paulette plaide sa cause et l’ours l’accepte. Mais elle a un peu froid, c’est un peu long. L’ours obtempère, un pull, un thé, Paulette est chouchoutée. La cohabitation s’organise et l’ours massif, pataud, s’accommode de cette invitée inopinée. Lorsque l’œuf se casse, lorsque le poussin surgit, il reconnaît sa mère et reconnaît son père, l’ours !

La belle couleur chocolat de l’ours contraste avec la vitalité verte et rouge de Paulette et celle du poussin. Leurs formes, un bloc compact pour l’ours, une fantaisie de Paulette exprimée par la crête, ses petites pattes aiguës, tout les oppose et pourtant lorsqu’au creux des pattes de l’ours se nichent la poule et le poussin, l’évidence de l’attachement s’impose. L’ours est fait pour cela. Sans grande démonstration, sans moralisme, Jean Leroy et Giulia Bruel écrivent une histoire d’amour paternel, une histoire d’adoption et donnent une leçon de tolérance. C’est rapide, chaleureux, bienveillant et bienvenu pour aborder avec les tout-petits les questions complexes de la famille.