Le seigneur d'Opium

Clone d'El Patron, Matt est devenu à quatorze ans son héritier. Il est un seigneur de la drogue, propriétaire d'Opium, vaste territoire de production. Mais Matt ne supporte pas l'asservissement (via une puce électronique) des eejits, paysans miséreux enlevés à leurs familles. Il veut anéantir son propre pouvoir. Paradoxalement, cela ne sera pas simple, entre chemins tortueux de la politique et frontières géographiques trop protégées par des artifices d'El Patron.

Suite de La maison du Scorpion, Le seigneur d'Opium tranche autant par sa dureté, sa noirceur, mais aussi sa créativité. Cela confine à la divagation, avec l'introduction d'une station spatiale qui commande les déplacements sur terre. Le lecteur doit s'imprégner de l'univers créé (nous sommes en 2137), accepter les contours et les particularités d'une anticipation très sombre. Il est souvent dérangé, perdu, mais toujours admiratif de la maîtrise de l'auteure. De bout en bout, Nancy Farmer croit pleinement en son roman, et sa force de conviction nous entraîne jusqu'à la libération de Matt… Dense et osé.