Terminus

Le petit Tom sort de l’église avec sa grand-mère. Elle lui fait prendre le bus, alors qu’il préférerait la voiture. Elle l’oblige à dire bonjour, elle l’enjoint d’écouter un musicien des rues, elle discute gentiment avec un aveugle, etc. Bref, elle entraîne littéralement un garçonnet peu décidé dans son sillage. Finalement, alors qu’ils arrivent dans un quartier délabré, Tom est très content d’aider les bénévoles de la soupe populaire...

C’est l’histoire de l’enfance innocente mais insouciante, confrontée à des valeurs humaines qui lui serviront largement à l’âge adulte. Tom n’est pas ingrat ou injuste, mais sa priorité est de s’amuser. Charge alors à la pertinente grand-mère de transformer cette journée de bénévolat en un plaisir continu. Par sa bonne humeur, la vieille dame parvient aisément à modeler la pâte souple qu’est le garçon, lui inculquant au passage le sens d’un certain devoir moral.

Le récit assumé par un narrateur externe doit sans doute se dérouler aujourd’hui (voir les smartphones de deux enfants) mais le dessin sans âge, presque graphique, rappelle par moments le trait simple de Ezra Jack Keats. Souvent constituées de coupes d’un plan plus général, indispensables pour suppléer à certains éléments induits dans le texte, elles conviennent bien à un sujet difficile, celui de la bonté d’âme, du don de soi et de son temps… « Parfois, quand c’est sale tout autour, Tom, on est plus ouvert à ce qui est beau ».