Les chaussettes de Tina

Tina est vraiment très contente, elle est invitée chez Lili pour une « fête des chaussettes ». Tina regarde donc toute sa panoplie de vêtements pour savoir comment elle va s’habiller de pied en cap. Mais là, déception ! Alors qu’elle a sélectionné un petit short bleu avec une marinière rayée rouge et blanc, une des chaussettes rouges qu’elle voulait mettre est trouée. Qu’à cela ne tienne, celle qui reste peut se marier avec une chaussette bleue. Voilà donc Tina partie sur le chemin, avec ses chaussettes « dépareillées ». Elle est vraiment très contente d’une si bonne idée et n’interprète pas les regards interloqués des passants comme négatifs, bien au contraire… « Tout le monde pense que mes chaussettes sont chouettes ! » Pourtant quand elle a croisé Rose, tante Momo, l’oncle Jean qui tous l’interpellent sur ses chaussettes, Tina devient interrogative. Arrivée chez Tina, les autres invités réagissent de même, Tina est prise de doute… Heureusement Lili va dissiper ses inquiétudes et tout est bien qui finit bien.

Avec une très grande délicatesse, Okay Tina réussit à jouer de l’infime à l’universel : être semblable, être différent, à quoi cela tient-il ? Etre ensemble, heureux en société, ou mis au banc de la collectivité, juste une question de détail ? La construction narrative appuyée sur un cheminement très classique est tout à fait appropriée à la démonstration. L’auteure illustre ces questions avec une grande justesse de dessin. La petite Tina passe de la confiance à la perplexité en quelques touches. L’univers construit par les petits personnages mi-animaux, mi-enfants est d’une douceur charmante, couleurs pastel et décor mignon, mais les dialogues sont acerbes pour la petite Tina si joyeuse et ils trahissent des rapports qui peuvent facilement être tendus.

Un album tout en douceur pour compatir avec Tina et peut-être apprendre à distinguer l’essentiel et le superficiel. Une petite histoire tendre d’éducation morale sans moralisme et un pied de nez aux conformismes dès l’enfance.