N'y pense plus, tout est bien

A treize ans, Martin voit son père tuer froidement sa mère, sa sœur et son frère, puis s'enfuir dans la nuit. Traumatisé, l'adolescent grandit tant bien que mal chez sa tante. Désormais majeur, il embauche un détective privé pour retrouver son père, dont il ne peut croire au suicide qu'a suggéré la police. Il a une piste, celle d'un camp new age, en Amérique du sud. Utilisant tout l'argent de son héritage, Martin part donc presque à l'aventure, en compagnie de Bob, le détective plein d'énergie, et d'Alberto, un interprète féru de bons mots français.

Le fond de l'histoire est tragique, et le narrateur Martin ne cache pas ses angoisses, ses cauchemars, ce passé douloureux qu'il cherche à surmonter par une quête incertaine. Le ton aurait donc pu rester sombre. Mais Pascale Maret sait instiller au milieu de cette détresse un certain humour, notamment à travers les compagnons du jeune homme, dont les caractères aux antipodes se complètent pourtant dans un attachement sincère à Martin. Assez vite, trouver ou pas le père perd de son importance, car on comprend que le héros a d'abord besoin du chemin.

De fait, les scènes finales restent en demi-teinte, et n'auraient pas permis seules au garçon de tourner la page. De l'Argentine à la Patagonie, Martin n'a pas obtenu de réponses, mais il a gagné deux amis, la paix de l'esprit, et surtout une nouvelle confiance en lui.

Un beau roman qui sait s'échapper du fait divers pour atteindre à la psychologie fine, et en bonus filé, une introduction à Bob Dylan, chanteur préféré de Martin...