Les copies

Après avoir passé une journée «ordinaire», Jonas rentre chez lui. Ses parents, d'habitude plutôt joviaux, affichent une mine sombre et ordonne à leur fils de rester à l'extérieur. Jonas pense d'abord à une blague, mais lorsqu'il aperçoit sa copie conforme à travers la fenêtre de la cuisine, il craint pour sa santé mentale. Puis, deux hommes sortis de nulle part cherche à l'emmener. L'adolescent parvient à s'enfuir de justesse et rencontre Ian, qui lui explique qu'ils sont pareils : des clones traqués par des LC (libérateurs de copies). Les «vrais» enfants, après avoir été plongés durant des années dans un coma artificiel pour survivre à un virus, réintègrent maintenant leur famille. Les copies n'ont donc plus leur place dans cette société.

Ils seront finalement trois, Jonas, Ian et Ronnie à prendre la fuite pour tenter de rejoindre un énigmatique bateau, synonyme de liberté.

J'ai été immédiatement happée par cet excellent récit d'anticipation qui n'épargne pas son lectorat et qui soulève d'intéressantes questions notamment d'éthique : Comment peut-on, du jour au lendemain, vouloir se débarrasser de son fils cloné pourvu par ailleurs de sentiments et d'une conscience ? La « copie » est-elle inférieure à l'original ? A-t-on le droit de vie ou de mort sur des êtres conçus artificiellement ?… Au-delà de ces interrogations très contemporaines et propices au débat, c'est un grand sentiment d'injustice qui prédomine à la lecture de ce roman à l'écriture efficace et soignée.