Baba Yaga

Un père veuf remarié à une marâtre, tel est le destin de cette fillette de la toundra. Après le départ de son père, la belle-mère demande à l’enfant d’aller chercher chez sa sœur du fil et une aiguille. Ce qu’elle ignore, c’est que la sœur en question n’est autre que Baba Yaga, l’ogresse. La petite, méfiante, se rend chez sa tante pour lui demander conseil. Or la tante, qui sait le sort qui l’attend, lui donne des moyens de contrer les maléfices de Baba : un ruban de soie si elle est attrapée par les bouleaux, un morceau de lard si le chat veut la griffer, une burette d’huile si le portail la retient…

Munie de ces bons conseils et de ces adjuvants, la fillette prend la route vers la maison de Baba, où celle-ci tisse. En arrivant, l’ogresse fait bonne figure mais elle exige de sa servante de chauffer le bain avant de dévorer l’enfant. En échange d’un foulard, la servante remplit le bain avec une passoire et l’enfant se sauve avec l’aide du chat à qui elle donne le lard providentiel, en repoussant les chiens grâce au pain etc., jusqu’à la fin heureuse.

Ce conte très classique qui répond exactement à la structure des contes merveilleux a le bonheur d’une illustration colorée, vive et chatoyante. Les personnages méchants sont méchants à souhait : chiens féroces, sorcière au nez crochu ; les gentils sont tout ronds comme le visage de la fillette. D’un classicisme de bon aloi, cette version de Baba Yaga introduit de l’exotisme dans nos contes traditionnels.