L'enfant chasseur

L'enfant dans son lit au moment du coucher écoute l'histoire de l'enfant chasseur que lui lit sa mère. Très impressionné, il part le lendemain le chercher dans la forêt, ne le trouve pas mais rencontre les animaux qui eux le connaissent et lui disent chacun son tour un détail le concernant.

Il rentre et se couche. Pendant la nuit l'enfant chasseur frappe à sa fenêtre. Plus tard il repartira avec un cadeau de l'enfant et de sa maman.

Adrien Parlange continue l'exploration de son univers minimaliste (voir aussi La chambre du lion aux mêmes éditions) avec des illustrations à la Matisse où découpages et négatifs composent des tableaux dans lesquels des signes étranges (cercle, flèche, carré, segment de courbe) permettent au lecteur de positionner un transparent figurant la tête de l'enfant. Alors, le tableau s'anime et reproduit par superposition de couleur et de forme les différents intervenants ou objets. C'est ainsi qu’apparaît la silhouette de l'enfant chasseur, de la carpe ou du renard.

Le texte d'un graphisme très élégant couleur sépia rajoute à l'onirisme de l'album. Chacun de nous a son double plus ou moins courageux, chacun de nous a besoin d'un fil qui le rattache à l'image rassurante de la mère (ici sous la forme d'un oreiller de plume). Tout contribue à marquer le livre d'une atmosphère un peu irréelle. C'est l'album d'un artiste, d'un graphiste. Conceptuel, il s'adresse plutôt à la tête qu'au cœur. Les idées sont belles, la recherche et les références aussi. Malgré tout, la qualité plutôt inégale des images créées et la difficulté à positionner correctement le transparent font qu'il est difficile d'imaginer un enfant y prendre autant de plaisir qu'un adulte. Et pourtant, on a envie d'y revenir et d'essayer encore de voir des choses que l'on n'a peut-être pas remarquées; il y a des livres qui laissent des traces même si l'on n'est pas complètement convaincu de leur pertinence, L'enfant chasseur en fait partie.