Le Petit Chaperon rouge n'a pas tout vu

Une sage et obéissante fillette, surnommée le Petit Chaperon rouge en raison de sa passion pour cette couleur, est chargée par sa maman de remettre quelques provisions à sa grand-mère. Et fissa, car la nuit tombe et il faut traverser la forêt. A peine en chemin, elle trébuche (littéralement) sur un loup malodorant. Il cherche des truffes, mais est très intéressé par le saucisson que transporte le Petit Chaperon rouge. Suite à un échange malencontreux de paniers, le loup décide de courir après la jeune humaine. C’est là que les petits animaux de la forêt entrent en scène : ils veulent barrer le passage au loup. Etc, etc.

Les réécritures du Petit Chaperon rouge ne manquent pas, et pourtant, celle de Mar Ferrero présente un côté plutôt savoureux. Le procédé des multiples points de vue, avec une seule intervention pour chaque personnage, induit une suggestion très amusante de scène en scène – voir notamment le loup directement éreinté sans même que nous assistions à l’intervention musclée des petits animaux de la forêt. Avec des illustrations aux crayons sur fond blanc modernes, avec un ancrage réaliste dans le quotidien des enfants d’aujourd’hui (lisez bien le titre, et vous comprendrez de toute façon à la fin), l’album ne fait pas dans la surenchère, mais dans le détournement subtil. Intelligent et très plaisant.