Elyssa de Carthage

Impeccablement écrit, le début invite à un roman historique classique ; il suffit juste de se glisser dans les mœurs de la Rome antique. Esclave carthaginoise d'une quinzaine d'années, Elyssa a épousé son maître roman, le riche et tendre Marcellus. Espion pour Caton dans la ville natale de sa femme, Marcellus est tué avant d'avoir pu livrer les informations qu'il avait découvertes concernant une menace de guerre. Elyssa et son mentor Ganymède, vieil esclave grec et confident de son époux défunt, partent pour la cité punique afin de continuer le travail de l'ombre de Marcellus.

Pouvoir, secret, argent... L'intrigue semble se dérouler sans anicroches, avec juste un anachronisme vite repéré, la découverte de la poudre et des fusils (en direct de Chine). Et puis, à la moitié du roman, tout bascule : Ganymède, le narrateur qui écrit ses mémoires, est victime d'un événement choquant qui tranche dans le récit jusqu'alors plutôt sage. Les rebondissements et les meurtres ne cesseront plus, mettant en danger et à l'honneur la courageuse et indépendante Elyssa. Même la fin soignée ne peut se qualifier d'heureuse, révélatrice une énième fois de la complexité des jeux politiques et d'influence. Tome unique, Elyssa de Carthage se distingue par sa qualité d'écriture, ses aventures palpitantes (certes complètement inventées), mais aussi par sa sombre vision d'une république où les décisions les plus importantes ne se prenaient pas en public...