Petit Ouistiti

Une toute petite fille, couettes retenues par des bonbons, se balance à la branche d’un arbre. Elle sourit, heureuse, fière sans doute aussi. Le surnom qu’elle porte, Ouistiti, signe sa personnalité. Agile, elle grimpe aux arbres « très haut ». Le dépouillement du texte, une phrase simple par page de gauche, est malicieusement repris, plus ou moins contredit par l’illustration, page de droite. Si « Petit Ouistiti est dégourdi », c’est qu’elle sait solliciter les grands, sa mère, son père, son grand-père. Elle passe de bras en bras, de branche en branche. Ce n’est pas Ouistiti qui grimpe, ce sont les « branches » qui s’approchent. Tout en courbes douces, Maman se penche vers la petite qu’elle soulève prestement. Le mouvement se poursuit dans un bercement, un balancement vers Papa, jusqu’aux épaules du grand-père barbu, Ouistiti tendrement appuyée sur sa tête. Les personnages classiques de la vie familiale heureuse sont présents. Héros tutélaires d’une histoire modeste et fondamentale, tous disent le bonheur de la filiation, ces branches solides qui produisent les ouistitis hardis et joyeux. Dans les jeux du petit et du grand, chacun a sa place, chacun tient son rôle.

Martine Bourre raconte une histoire simple qui parle aux petits et aux grands, elle s’amuse de l’ambition de Ouistiti, elle est à côté des adultes qui accompagnent la petite dans ses découvertes. Elle raconte les plaisirs du temps qui passe et de la transmission avec une simplicité de moyens très efficace, droit au but.