Blancheneige

Faut-il encore raconter l'histoire de Blancheneige ?
La délicieuse -mais avouons-le- bien naïve Blancheneige, sa vilaine marâtre la Reine, le roi inexistant, les sept nains, les tentatives de meurtres, le prince charmant, le bonheur éternel.
Les éditions du Genévrier publient ici, avec raison, la traduction de Marthe Robert qui est connue pour ses traductions d’auteurs germanophones : Goethe, les frères Grimm, Nietsche, Freud, Robert Walser.
Dans cette version, contrairement aux versions expurgées que l'on raconte souvent aux enfants, la place des nains n'est pas très importante et ces derniers sont plus ou moins interchangeables, on s'attache surtout aux conflits entre Blancheneige et sa Marâtre et aux tentatives de cette dernière pour faire disparaître sa belle-fille. L'histoire va vite, le rythme est soutenu. Puis Blancheneige revient à la vie, non pas suite au doux baiser de son amoureux, mais parce qu'un cahot de la route lui fait cracher le trognon de pomme qui l'empêchait de respirer alors que le prince la ramenait dans son cercueil. Le mariage est beau, la fête est grandiose et la vilaine reine est condamnée à danser avec des souliers chauffés à blanc jusqu'à ce que mort s'ensuive ! Réfléchissons-y à deux fois lorsque la tentation nous viendra d'appeler n'importe quelle mièvrerie un conte de fée !

Les papiers déchirés de Sara soulignent le côté terrible du conte.
Les couleurs sombres et les grands à plats amplifient encore le sentiment d'angoisse. Le portrait de Blancheneige sur la couverture est une réussite totale, illustration d'une fille un peu bête, un peu malheureuse et dont on sent qu'elle va se faire avoir.