Ce n'est pas très compliqué

« Hier en dessinant, Louise m’a demandé ce que j’avais dans la tête.
Bonne question… mais je n’ai pas su quoi répondre.
Alors j’ai voulu voir ce qu’il y avait vraiment dans ma tête. Ce n’est pas très compliqué, il n’y a qu’à ouvrir d’un côté. »

Et à l’intérieur de sa tête, le jeune garçon découvre une forêt dont l’aspect varie au gré de ses sentiments ou de ses états d’âme. Aussi cette forêt peut-elle être douce, mystérieuse ou sombre. Aussitôt le jeune garçon souhaite faire part de cette découverte à sa voisine et amie Louise. Or il apprend que cette dernière a déménagé : finis les dessins à la craie dans la rue ! Malgré la déception que cette nouvelle occasionne, le jeune garçon ne pleure pas. Il s’interroge plutôt : serait-ce la preuve qu’il n’a pas de cœur ? Pour en avoir « le cœur » net (sans mauvais jeu de mot), ce n’est pas très compliqué, il suffit d’aller vérifier !

Cet album traite avec une infinie tendresse et délicatesse de l’amitié voire de l’amour entre deux enfants. Et quelle gageure de tenter d’illustrer et de mettre des mots sur ces sentiments qui se vivent plus qu’ils ne se décrivent ! Pourtant Samuel Ribeyron y parvient avec force poésie. Si le choix du grand format pour cet album, le grain du papier, son épaisseur donnent d’emblée de l’importance au thème abordé, le lien d’amitié entre les deux personnages est en effet magnifié par des illustrations faussement naïves et minutieusement travaillées à coups de collage, de motifs et de couleurs.
Une pépite que cet album !