A chouchou pour la vie...

Petite fille à malices, Poppy a-do-re Chouchou, son chien sûrement né avant elle. Ensemble, il font les quatre cents coups. Mais un jour, Chouchou meurt. Inquiets du chagrin de la fillette, ses parents lui offrent un nouveau chien, Kiki. Poppy rejette complètement Kiki. Jusqu'au jour où le fantôme de Chouchou s'en mêle...

Il y a d'abord le thème du deuil. Poppy vit sa première disparition cruelle, et elle ne peut se résoudre à ne plus « voir » Chouchou, qui continue donc de l'accompagner en flottant dans les airs. Il y a ensuite une histoire de confiance : confiance en la vie qui continue, confiance en une nouvelle amitié forcément différente... C'est plus compliqué.

Avec beaucoup de sensibilité, les auteures imaginent que Chouchou lui-même, après un temps de jubilation d'être aimé davantage que le petit nouveau, va conduire Poppy vers un mieux-être. En aidant Kiki à retrouver une balle, il permet en effet au jeune chien de trouver sa place dans le cœur de Poppy. Évidemment, la réalité tient plus au temps qui passe et qui efface, mais l'idée est séduisante, exprimée à quatre mains car l'image en dit plus que le texte.

Phrases courtes volontiers oralisantes qui rebondissent, dessins piquants aux décors un peu flous d'un univers de petite fille (l'idée de ciel, de nuage est aussi très présente) : cette histoire dynamique, tout sauf centrée sur la tristesse ruminée, séduit immanquablement. Elle constitue pour les jeunes lecteurs une façon tendre d'apprivoiser la mort, et de l'animal de compagnie à d'autres ruptures, il n'y aura ensuite qu'un pas afin de s'aguerrir...