Les chiens ne font pas de danse

Boléro est un petit chien artiste. Rattraper le bâton ? Pfff ! Écouter de la musique et regarder les ballets à la télé ? Ouaf ! Sa jeune maîtresse fait de la danse classique, mais aucun adulte n'accepte que le gentil toutou se mêle de ces affaires réservées aux humains. Alors Boléro s'invite tout seul, quitte à se faire rabrouer. Un soir d'une représentation huppée à laquelle assiste la fillette, tandis que la danseuse étoile trébuche, Boléro caché dans un coin de la scène va sauver le spectacle. En tutu, il va virevolter, sauter, retomber gracieusement, réalisant ainsi son rêve. Le public hésite, puis applaudit chaudement : une star est née.

Boléro a des faux airs de Zorro (Carter Goodrich, Sarbacane) ou Olivia (Ian Falconer, Seuil jeunesse), et son univers ressemble un peu à celui d'Eloïse (Kay Thompson, Gallimard jeunesse). Mais ses envies et sa personnalité attachante n'appartiennent qu'à lui, boule de tendresse et d'obstination. C'est sa maîtresse qui parle, qui observe ce petit être à part, dont les oreilles retombent lorsqu'il est déçu.

Évidemment, il est question de différence, de droit à être soi. La leçon porte d'autant qu'elle est farfelue, et dessinée avec une majesté « brouillonnante ». Un album excessivement touchant et unique en son genre, comme son héros !