Le jour où l'éléphant...

C’est l’été, en Allemagne, Anna et sa famille dînent. L’atmosphère semble pesante et Anna s’échappe en écoutant à la radio, une annonce étonnante. « L’éléphant du cirque Althoff est tombé du Schwebebahn dans l’eau de la rivière ». Surprise, Anna, rêve de l’animal et le rencontre. Ils partent tous les deux dans la ville, une bonne glace pour le plaisir, et un projet de gagner le port : Tuffi veut reprendre sa liberté. L’embarquement de Tuffi laisse Anna sur le quai, elle garde, en souvenir, le petit chapeau ridicule de l’éléphant.

Ce fait divers avéré et surprenant (arrivé le 21 juillet 1950 à Wuppertal) donne naissance à une histoire un peu fantasque où le personnage d’Anna est bien dessiné. On ressent son ennui et son désir de voyage, on éprouve son amitié pour l’éléphant et la cavale qui les mène à Rotterdam évoque, dans un style très différent, la longue marche d’ Oregon (Rascal).
L’illustration de Chloé Perarnau rend sensible cette complicité. Le cirque est présenté de façon un peu vieillotte, avec timbales, annonces et exotisme. Les encres bleu ardoise et rouge sombre créent une atmosphère en tension entre la masse de l’éléphant, le petit visage d’Anna qui virevoltent dans l’eau et la raideur des tuyaux, des containers du monde extérieur.
Une histoire d’amitié entre enfant et animal, où convergent leurs désirs de liberté.