L'histoire de Malala

Le 9 octobre 2012, un petit bus scolaire transportant des écolières est intercepté par un jeune homme armé. Il recherche Malala, une jeune opposante patchoune accusée d'avoir insulté les soldats de Dieu, les Talibans. Pour rendre justice, l'homme tire plusieurs balles sur l'adolescente qui s'écroule, inanimée. Une année plus tard, Malala, qui a survécu à ses nombreuses blessures, sera citée pour le prix Nobel de la paix. Honneur amplement mérité au vu des années passées à subir les nombreuses restrictions et humiliations édictées par Maulana Fazlullah, chef des Talibans de la vallée de Swat au Pakistan. En effet, à mesure que son pouvoir grandissait, « l'élu de Dieu » s'est mis à interdire aux filles d'aller à l'école tout en rendant obligatoire le port de la burqa. Dans le même élan, la musique et la télévision se sont tues elles aussi. Dès lors, on ne peut que comprendre et féliciter le courage et la volonté de cette jeune fille entourée par les siens, de rendre public, via un blog, l'indicible.

Pour relater cette histoire, la journaliste italienne Viviana Mazza s'est inspirée du Journal d'une écolière pakistanaise, paru sur un blog de la BBC en ourdou en 2009. Malala est alors âgée de 11 ans. Ce roman tiré de faits et de personnages réels se situe à mi-chemin entre documentaire et fiction. Et c'est peut-être là que se trouve sa principale faiblesse. Malgré la vie bouleversante et tragique que connaît cette famille pakistanaise, on peine à ressentir des émotions. L'histoire écrite à la troisième personne ne nous emporte pas. Mais outre ces réticences, l'important est de rendre hommage à cette jeune femme qui a osé dire non à un système répressif et dictatorial au péril de sa vie. Une lecture éclairante pour lutter contre ces diktats, devenus malheureusement ordinaires.