La femme à barbapapa

Rosa, la femme à barbapapa, accompagnée de son perroquet Okay, s’interroge sur son avenir. Elle interroge Vista, la voyante qui lui livre quelques clés de son destin.
Le jeu de mot sur barbapapa et femme à barbe installe la narration dans la tradition de la fête foraine et de l’itinérance. Rosa d’ailleurs porte une « vraie » barbe rose. Son physique burlesque, barbe, larges épaules, boucles d’oreille l’éloigne des Barbapapas dont elle porte le nom ! Il utilise des procédés humoristiques de répétition. Le perroquet, par exemple, rappelle Tintin. Les personnages secondaires appartiennent tous au monde des excentriques et on s’amuse de Paulo, l’avaleur de sucres d’orge et de Sidonie, la dresseuse de saucisses. Comble d’ironie, Barbe-Bleue tombe amoureux de Rosa, la belle.

L’auteur joue habilement sur le temps cyclique du manège et trajectoire de l’histoire et les fils de l’histoire se mélangent au son de la ritournelle inventée par Barbe-Bleue. Une histoire délirante au charme volontairement vieillot, lié au choix de la technique de lino épaisse et de couleurs à la fois vives et un peu passées, « à la façon des loubkis russes ». Le parti-pris esthétique, la narration et les clins d’œil à d’autres histoires, cultivent un franc décalage ironique. L’humour qui émane de cet album, les situations délirantes peuvent séduire.