Du poil de la bête

Quatre contes pour quatre saisons d’Ariane Racine s’abritent sous la couverture de Tom Tirabosco.
Le conte d’automne, les courges et les glands, est un récit comique. Cinq copains, au cours d’une sortie scolaire devisent sous un chêne. Léo, le meneur, étonne ses amis en leur faisant remarquer que les courges ont des fruits énormes « sur des tiges ridicules » et que le chêne a des fruits ridicules sur des branches énormes… jusqu’au moment où il reçoit un gland sur le nez ! La conclusion est que la nature est bien faite…
Le conte d’hiver, le poil de la bête qui donne son nom au recueil, s’attache aux derniers loups que deux enfants préviennent pour les sauver. Ce conte contemporain, en pleine problématique de la survie des loups dans les Alpes, décolle du réel en imaginant un dialogue entre la meute et les enfants et on rejoint ainsi la tradition d’entente entre enfants et animaux.
Le conte de printemps, Une course d'orientation, évoque de façon très concrète ce qu’est la solidarité. Au milieu d’une course d’orientation, donc en pleine compétition où sont engagées deux fillettes, vaut-il mieux ignorer un handicapé qui a besoin d’aide pour gagner ou vaut-il mieux l’aider au risque de perdre ? Chacune des deux coureuses a sa réponse… La conteuse aussi. Qu’en diraient les élèves à qui on poserait le problème ?
Enfin, le conte d’été est une réécriture du mythe grec de Prométhée qui met en jeu la liberté de l’homme face aux dieux.

Ces quatre brefs contes sont un aperçu des pratiques de conteuse d’Ariane Racine (arianeracine.ch). Ils témoignent des parcours du conte : empruntés aux traditions chinoise, nord-africaine, il y a une appropriation du conte, de sa morale et une adaptation au public visé. L’’écriture est alerte, brève et on entend en lisant la parole de la conteuse. A cela s’ajoutent les illustrations de Tom Tirabosco, puissantes, colorées, dynamiques. Un petit livre plein de ressources et très utilisable avec des enfants.