La petite île

Au rythme des saisons et du temps qu’il fait, une petite île vit sa vie. Margaret Wise Brown l’observe, la contemple et sur un rythme énumératif, poétique, elle dit les beautés du monde. Entre dessin d’art et croquis de science naturelle, l’illustration de Léonard Weisgard, un peu surannée prête une grande attention aux animaux peints avec précision et quelque chose de velouté comme une ouate. Nous assistons donc fascinés et attendris aux saisons qui passent sur la petite île, minuscule fragment du monde et pourtant monde à elle toute seule. Etre en tout point du monde microscopique et en même temps, appartenir à l’univers, c’est la révélation faite à un petit chat aux grands yeux. Les règnes se confondent. Le minéral, le végétal et l’animal forment un tout. Il se dégage de cette énumération calme, une émotion panthéiste. Le temps cyclique vécu par la petite île est immuable : Elle représente le monde d’avant l’homme, presque l’Eden. Seule incursion de la civilisation, l’aller-retour du chaton sur son voilier avec des humains à peine visibles ne l’atteint pas. Inédit en français, l’adaptation de Catherine Bonhomme a beaucoup de charme et sert le propos des auteurs avec une finesse qui séduira bien des lecteurs auditeurs petits ou grands.