Journal intime de la Belle-mère (pas si) cruelle de Blanche-Neige

Tout juste sortie d’un centre de méditation où elle a suivi une cure intensive de gentillesse et dans lequel elle a accompli tout un travail sur elle, Reine – oui, il s’agit bien de la belle-mère qui a tenté d’empoisonner Blanche-Neige par jalousie – apprend à se réinsérer dans le village de Livredecontes en vivant désormais dans une cabane en pleine nature aux côtés de sa thérapeute Rose. Cette dernière aide Reine à regagner la confiance des autres villageois tous issus de contes célèbres. La tâche s’avère longue et difficile car Blanche-Neige a bien changé (elle se révèle égocentrique et vaniteuse) et les sept nains se montrent rancuniers ! Heureusement, la « nouvelle » Reine sera aidée par Henri le bûcheron dont l’amour lui redonne confiance en elle et lui apprend l’altruisme.

Catherine Girard-Audet revisite dans ce journal intime l’univers des contes et propose une suite parodique au conte de Blanche-Neige. On rit en découvrant une Blanche-Neige obsédée par son physique et accro aux soirées mondaines, ou un Simplet au bord de la dépression nerveuse qui se fait passer pour un monstre marin afin d’intimider Reine car à cause d’elle, la jolie jeune femme a quitté leur demeure si bien que leur maison est désormais dans un état de saleté apocalyptique !
En plus de faire rire le lecteur par son contenu parodique, ce roman se veut original en tant que livre-objet : des tests divertissants et des recettes de cuisine en lien avec l’intrigue ont été notamment ajoutés en appendice et surtout ce roman présente l’intérêt d’être « lisible » par des jeunes gens dyslexiques. Le texte s’inscrit en effet en violet sur des pages elles-mêmes violettes afin d’éviter un éventuel « tremblement » des lettres dont les personnes dyslexiques ont coutume de souffrir.
Un roman de belle facture donc qui donne envie de se replonger dans les contes de fées !