L'âme emmurée

Alix, seize ans, passionnée de violoncelle, vit en petite fille sage surveillée par de stricts parents bourgeois. La famille vient de déménager dans une immense vieille demeure qu'Alix a du mal à apprivoiser. Bientôt, des phénomènes étranges se produisent : respiration rauque dans les couloirs, plafond qui saigne, odeurs de putréfaction... Alix est partagée entre l'envie de comprendre et celle de se réfugier dans les bras de Samy, un garçon qu'elle vient de rencontrer et qui est bien décidé à percer la carapace de timidité de la jeune fille.

Tout y est : la maison hantée, le passé morbide des précédents propriétaires, l'héroïne en devenir, le narrateur externe pour un recul angoissant, et enfin la résolution en forme de machiavélique machination. Et pourtant, l'ensemble ne fonctionne pas bien. L'ambiance sait se faire angoissante, mais se développe trop vite, comme si l'auteur nous coupait les frissons au moment où ils apparaissent. Alix reste un personnage trop schématique, alors que les ingrédients d'une personnalité touchante ont été mis en place.
La fin reste sans doute l'aspect le plus réussi mais encore une fois, on eût voulu le goûter plus longtemps : nous quittons le fantastique mais suivons un romanesque sombre très bien tourné (et retourné, d'ailleurs). Avec davantage de conviction et quelques pages supplémentaires, j'aurais sans aucun doute adoré cette âme emmurée si retorse.