Les Filouttinen

Sur la route des vacances Liisa est kidnappée. Ses ravisseurs sont une drôle de famille dans une camionnette tout aussi singulière : coupant la route à leurs proies, ils veulent nourriture, vêtements, poupées Barbie pour la collection customisée de leur fille… Sous leurs airs de gros durs se cachent des cœurs en chamallow et Liisa, futée, est très vite adoptée. Après un passage chez la sœur du chef de famille, écrivain de romans sentimentaux à succès, le grand évènement de l’été est la fête des bandits, un rassemblement ponctué de concours où la mère a coutume de s’illustrer. Mais la police manque d’arrêter tout ce beau monde et l’inquiétude s’installe : dormira-t-on encore cet hiver dans la camionnette ?
Farfelu, drôle, le roman se met d’emblée à hauteur des jeunes lecteurs et de la narratrice Liisa dont il reprend les préoccupations : repas et bonbons, loisirs du quotidien, et lendemain trop loin pour y penser. Les Filouttinen deviennent les gentils et le père de Liisa, ce TBCD (Total Bourge Cas Désespéré), le méchant qui les recherche. Les jours se suivent dans la bonne humeur, on sert des saucisses au petit déjeuner, on braque des vidéos clubs juste pour le rayon bonbons (une obsession).
La visite chez Elina, la sœur terre à terre permet à Liisa de lever le voile sur des zones d’ombre. Karlo a peut-être choisi cette vie pour sa famille qui semble heureuse - quoiqu’Erik regrette de ne pas aller à l’école- mais il est surtout un ouvrier licencié devant nourrir les siens sans ressources… Liisa compile dans son carnet les envies de chacun, et va finalement aider à satisfaire tout le monde.

Avec des chapitres bien calibrés, un rythme joyeux et une narration très équilibrée entre dialogues et récit, ce roman renoue avec le style bon enfant et imaginatif des plus grands : Roald Dahl ou Erich Kästner, ou même Astrid Lindgren et sa Fifi Brindacier. Les Filouttinen a obtenu de nombreux prix en Finlande : c’est amplement mérité !