Dame Labise

Par une belle journée calme, le narrateur, un garçonnet, est choqué de voir, assise sur SON banc, une femme vêtue de noir. Triste et belle, le dialogue s’engage. Il apprend qu’elle a perdu son mari. Commence alors un portrait de l’absent, magicien des oiseaux, des avions ; modeleur de terres et de mer. L’histoire qui commence dans une situation vraisemblable, bascule. La femme en noir, trace de son mari un portrait fantasque entre rêve et réalité jusqu’au moment où se lève le voile. Labise, Labrise, deux mots, deux réalités contrastées, une seule lettre d’écart. On retrouve la malice, l’humour et la tendresse de Pef, son goût des jeux de mots, dans un registre poétique souvent masqué par le comique. Brise / bise / bisou, infime distinction linguistique, immense différence. Les superbes illustrations d’Elisabeth Piquet, tout en teintes très douces, dans le mouvement, accompagnent cette subtilité qui engage à se laisser aller au fil du vent. Un bel album susceptible de lectures et d’interprétations ouvertes aux quatre vents.