L'Apprenti

La Corée du XIIe siècle ne faisait pas de cadeaux aux orphelins et aux vieillards solitaires. Lichen et son ami le vieux La Grue survivent ensemble sous un pont, fouillant dans les poubelles et offrant leurs services. Lichen est fasciné par l'activité des potiers, en particulier le vénérable Min, réputé pour sa lenteur perfectionniste. Par un concours de circonstances, Lichen devient le serviteur, plus que l'apprenti, de Min. Arrive un émissaire de la cour, chargé de déterminer qui portera le titre d'artisan du roi. Min se lance évidemment dans la compétition, pendant qu'un de ses concurrents, certes moins soigneux, invente un nouveau procédé de décoration.

Plongée dans le bel art de la poterie et de ses subtilités, transport dans un pays inconnu (un peu différent de la Chine) en des temps reculés, aventure humaine extraordinaire pour un jeune garçon, L'Apprenti est tout cela à la fois, pour une lecture junior solide et polie comme le glaçage céladon du vieux Min. L'auteure – son narrateur externe – passe habilement de considérations sociales en détails intimes, d'émotions du jeune Lichen aux recherches en céramique de l'époque. A noter que toutes les pièces évoquées au fil de l'histoire existent vraiment, visibles dans différents musées aujourd'hui. De l'art de s'approprier l'Histoire par la porte du quotidien afin de la rendre vivante : un titre classique (une réédition de Castor Poche) au succès mérité.