Lafcadio, le lion qui visait juste

Sur la couverture, un lion humanisé, replié sur lui-même, la crinière en bataille, triste, contredit le titre Lafcadio, le lion qui visait juste. L’histoire commence, un vendredi 17 décembre, à Chicago, par la rencontre entre l’oncle Shelby, le narrateur, et un lion qui cherchait un coiffeur ! Oncle Shelby reprend alors l’histoire par le début. Quelque part dans la jungle, un jeune lion retourne à son profit une situation d’affrontement contre un chasseur : il dévore le chasseur et garde son fusil. A force d’entraînement, ce jeune lion va apprendre à viser juste. De fil en aiguille, ce jeune lion va gagner un nom Lafcadio, et accéder à la noble fonction d’animal de cirque sous réserve d’être alimenté en marshmallows. Il devient immensément riche et connu. Il s’habille magnifiquement, est coiffé de même…

Le comique naît de la succession des situations impossibles vécues par Lafcadio, de son comportement léonin : à chaque fois qu’un homme lui refuse quelque chose, il rugit et immédiatement tout s’arrange. « Et le grand Lafcadio ressembla de plus en plus à un homme ». Notre plaisir de lecteur naît aussi de la narration d’oncle Shelby sur le mode de la conversation, ami intime de Lafcadio il connaît tout de lui et comprend ses regrets et son désir de « NOUVEAU ». Enfin, ce texte est nourri par les petits croquis de Shel Silverstein : un trait fin, un peu griffonné et Lafcadio apparaît, tantôt actif, tantôt mélancolique, dans toute la liberté et la folie de l’histoire ! Evidemment, l’argent ne fait pas le bonheur, c’est très moral, loufoque … et très réjouissant !