Fais comme chez toi, Aminata !

Fleur, la petite dernière, fait tout son possible pour mériter cette situation. Dernière elle l’est partout : en classe, à la maison, dans sa famille chaleureuse, avec un frère fort en tennis, une sœur tellement brillante que cela ne vaut pas la peine d’essayer de faire mieux, une sœur Capucine trisomique et des parents reconvertis dans la culture dans leur « jardin magique et pédagogique ». Fleur se console en menant une vie parallèle à Flowerstown, la ville (de) Fleur. Isolée à l’école, elle est attirée par Aminata. Née en France, de parents rwandais, la fillette est orpheline de parents médecin et infirmière accidentés. En famille d’accueil, tata Douce répare aussi bien que possible les douleurs d’Aminata. Malheureusement, tata Douce tombe malade et Aminata risque de se retrouver en foyer, l’horreur…

Beaucoup de bons sentiments dans cette histoire où tout est bien qui finit bien. L’auteure évite toutefois la tentation du compassionnel. Elle n’a pas tracé la réalité au noir et le Rwanda des parents d’Aminata n’est pas celui du génocide. L’intrigue fonctionne grâce à des personnages attachants. Le discours vigoureux de Fleur, souvent en dialogue intérieur, parfois en direction du lecteur s’adresse à tous et l’évolution de son personnage qui quitte peu à peu son refuge d’enfant surdouée pour faire connaissance d’une vie qu’elle ne soupçonnait pas peut éveiller avec elle d’autres consciences. Un roman chaleureux, au style clair pour lecteurs sensibles.