L'histoire (presque) vraie de Cedar B. Hartley qui voulait vivre une vie peu ordinaire

« Il n’y a que deux endroits pour s’amuser, là où j’habite : dans la rue et le long du ruisseau. Celui qui aurait un cheval ne saurait absolument pas où le mettre, parce qu’à part le terrain de foot, qui est aussi rasé qu’un tapis, il n’y a que des rues avec des rangées de maisons des deux côtés. »
Ainsi commence l’histoire peu ordinaire d’une fillette de 12 ans, à la personnalité très affirmée. Elle s’appelle Cedar (comme l’arbre, le cèdre, prénom inspiré de la période hippie de sa mère), mais aurait aimé se nommer Lana Monroe, parce que cela fait plus célèbre. Elle est rousse, vit avec sa mère dans un quartier peuplé de personnages singuliers, et décrit son jardin comme « sauvage, roussi et couvert de mauvaises herbes. » Son grand frère, Barnaby, voyageur poète, lui envoie de temps en temps des cartes postales étonnantes et son père est mort depuis quelques années.
Cedar, elle, est pleine de vie, porte sur son monde un regard à la fois lucide et naïf, adore parcourir son quartier avec son chien Beurky (un vieux bâtard hirsute) et attend qu’il lui arrive quelque chose d’extraordinaire.
Ce qu’elle aime par-dessus tout, c’est faire des sauts périlleux avec Kite, le garçon-oiseau.
Cette passion amène Cedar à monter une troupe de cirque amateur pour préparer un spectacle. C’est aussi l’occasion de rencontrer des gens qui portent en eux des grains de douce folie …

Ce roman à la première personne est une oasis de fraîcheur et de tendresse, qui décline sur un rythme très enlevé les minuscules bonheurs, les petits riens et les grandes émotions qui rendent la vie belle, parfois. Cedar, tout comme les personnages qui gravitent autour d’elle (souvent cabossés), est douée d’un enthousiasme et d’une capacité d’émerveillement qui lui permettent d’avancer, à sa manière si personnelle, qui l’aident aussi à surmonter ses fêlures et ses doutes. Le texte est émaillé de minuscules dessins au trait qui permettent par exemple à cette jolie héroïne de préciser une figure d’acrobatie ou de nous montrer son chien adoré.